研究論集 = Research Journal of the Graduate School of Humanities and Human Sciences;第10号

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怒りの日 : 人類学と許しえぬもの(仏文)

クレルク, リュシアン

Permalink : http://hdl.handle.net/2115/44607

Abstract

Depuis plus de deux siècles, les figures de l'intolérable se sont multipliées jusqu'à saturer notre espace public de faits réprouvés socialement et sanctionnés juridiquement. Génocides, abus sexuels, esclavage, crimes de guerre et tortures sont devenus injustifiables et généralement considérés comme un mal radical qui marque le dépassement d'une limite. Si l'on se tourne vers le passé des sociétés contemporaines, nous pouvons nous rendre compte que cette limite est toujours historiquement constituée et donc marquée d'une relativité temporelle. L'histoire des différentes sociétés humaines nous montre également comment elles s'organisent afin de se prévenir de la guerre et de ses ravages,ce qui n'est pourtant pas le cas des sociétés primitives dénuées d'état, qui se maintenaient quant à elles dans un état de conflit perpétuel. Devant ce paradoxe, il faut alors tracer les fondements anthropologiques de ce qui constitue l'intolérable des sociétés humaines. Cette réflexion générale sur les constructions de l'inacceptable a pour but de montrer comment se contrôle la violence chez les peuples indigènes,en introduisant également pour la première fois au Japon les dernières recherches françaises en matière d'anthropologie de la violence autour d'un ouvrage fondamental intitulé <Les constructions de l'intolérable>. Ces études d'anthropologie dressent en effet une généalogie des intolérables de notre monde, tout en soulignant notre tolérance à l'égard des inégalités les plus profondes, à commencer comme le rappelle la postface de l'ouvrage cité précédemment <par celles qui différencient la valeur des vies humaines>.

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